La capoeira, un art martial d’origine africaine, trouve ses racines dans l’histoire tourmentée du Brésil, marquée par l’esclavage. À l’époque où le Brésil était une colonie portugaise, des milliers d’esclaves, principalement originaires d’Angola, étaient contraints de travailler dans les champs de canne à sucre brésiliens. C’est au milieu de cette oppression que la capoeira a émergé.

L’Origine de la Capoeira

Mais qu’est-ce que la capoeira exactement ? La capoeira est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les danses et les techniques de combat des peuples d’Angola. Au départ, la capoeira mettait l’accent sur les mouvements des pieds, les mains des esclaves étant souvent entravées par des chaînes.

Une Arme de Défense et de Rébellion

La capoeira est rapidement devenue une arme de défense contre la violence brutale subie par les esclaves. Après une journée de dur labeur, les esclaves se réunissaient dans des “senzalas”, des quartiers réservés aux esclaves, pour pratiquer leurs traditions ancestrales. Cependant, cette pratique a rapidement été interdite par les colons portugais notamment dans les grandes villes du Pays dont Rio de Janeiro et Sao Paulo. Les esclaves ont alors eu l’idée ingénieuse de déguiser leurs combats en une forme de danse aux yeux des Portugais, en y ajoutant des chants et de la musique. C’est ainsi que la capoeira est née, une fusion de combat, de danse et de musique. Une façon pour un esclave africain de montrer sa détermination à lutter contre l’oppresion.

La Capoeira et la Révolte des Esclaves

La capoeira a joué un rôle crucial dans la plus grande révolte d’esclaves de l’histoire brésilienne. Certains esclaves réussirent à s’échapper et à se regrouper pour lutter contre leurs oppresseurs grâce aux arts-martiaux. Cela a marqué un tournant dans l’histoire de la capoeira en tant qu’instrument de résistance physique et culturelle.

La Capoeira pendant la Guerre du Paraguay

Bien que la capoeira ait été interdite et que sa pratique était passible de prison, tout a changé en 1864 lorsque le Brésil entra en guerre contre le Paraguay. Le gouvernement brésilien a décidé d’utiliser les prisonniers capoeiristes comme un moyen de défense. En échange de leur participation aux combats, leur liberté leur était promise. Ils se sont engagés dans des combats violents en utilisant leurs compétences en capoeira, ce qui a contribué à la victoire du Brésil et a donné naissance au célèbre chant de capoeira “Paranae, Parana,” en reconnaissance de l’héroïsme des capoeiristes.

La Capoeira, Sport National du Brésil

En 1930, maître Bimba, un célèbre capoeiriste brésilien, a présenté la capoeira au président brésilien Getulio Vargas. Le président a été tellement impressionné qu’il a fait de la capoeira un sport national. Il aurait même dit à Bimba que la capoeira était “le seul sport véritablement brésilien”. Aujourd’hui, la capoeira est à la fois un art de combat basé sur l’anticipation des mouvements de l’adversaire, une danse envoûtante et un jeu rempli d’acrobaties et de rythmes musicaux traditionnels. Le capoeiriste incarne à la fois un athlète, un danseur et un musicien, perpétuant ainsi la riche culture brésilienne et ses origines.

La Capoeira, Patrimoine Culturel de l’Humanité

Le 26 novembre 2014, l’UNESCO a reconnu la capoeira comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La capoeira symbolise la lutte et la résistance des esclaves noirs du Brésil contre l’esclavage durant la période coloniale.

L’Énigme de l’Étymologie

L’étymologie du mot “capoeira” demeure une énigme. En portugais, “capoeira” signifie “enclos à poules” ou “cage à poules”. Cette appellation pourrait faire référence aux endroits où les esclaves étaient parqués, les “senzalas”, durant la domination portugaise. Une autre théorie suggère que le mot “capoeira” provient de la langue indigène Tupi-Guarani et signifierait “forêt coupée”. Dans cette optique, le terme désignerait les hors-la-loi qui fuyaient leurs maîtres en se cachant derrière les herbes de la jungle.

Un Héritage Vivant

Les démonstrations de capoeira ont été longtemps réprimées par les cultures blanches brésiliennes. Notamments les catholique pratiquants. Avec le temps, c’est devenue une forme de lutte déguisée en danse utilisée par les victimes de la traite négrière des nouvelles colonies sud-américaines pour lutter pour leur liberté, des formes de rituels. Elle est aujourd’hui enseignée à travers le monde entier, également pour symboliser l’abolition de l’esclavage. Elle incarne véritablement la culture afro-brésilienne et reste un élément essentiel de l’histoire du Brésil et de son passé.

N’hésitez pas à visionner la vidéo ci-dessous pour découvrir la capoeira en action.

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